Comment ai-je développé une candidose

A 30 ans j’ai été hospitalisée à l’hôpital de Garches pour une méningite virale. Et trois semaines juste avant Garches, j’avais aussi gagné un week-end à la Clinique du Chesnay : ma bouche et ma gorge étaient pleines d’aphtes, je sentais une brûlure forte depuis l’intérieur de ma bouche jusque dans mon œsophage dès que j’essayais de manger, je mesurais 39°C de fièvre. L’analyse de l’ORL alors : une prise d’augmentin, antibiotique a priori banal puisque prescrit aux enfants, mais qui avait déséquilibré ma faune buccale et intestinale. Après prise de sang, la présence de candida albicans était descellée, donc il s’était proliféré plus fortement que de raison par réaction à l’augmentin.

L’interprétation ensuite des médecins de Garches est que la candidose et la chute de mes défenses immunitaires ont réveillé une méningite virale.

Quand j’ai rencontré quatre ans plus tard mon généraliste homéopathe, il m’a dit : « vous me racontez des faits médicaux avec cette pudeur qui vous honore, pourriez vous néanmoins me décrire l’état d’esprit dans lequel vous vous trouviez avant votre première hospitalisation ? L’état psychologique qui a fait que vous avez réagi aussi mal à un antibiotique aussi bénin que l’augmentin ?».

Il m’a alors expliqué qu’un individu qui subit un traumatisme d’ordre affectif, qui a cru en quelque chose ou espéré quelque chose, qui à ses yeux était vital, et ne l’a pas obtenu, doit digérer, avaler ces expériences de vie. Si l’individu éprouve des difficultés à les avaler, il va alors développer un territoire plus fragile que la norme, et conséquemment moins bien réagir aux médicaments, aliments acides, produits industrialisés.

Sans vous révéler toute ma vie privée, j’ai compris alors à 34 ans que les défenses immunitaires sont attaquées tant bien sur le plan physique que psychique. J’ai compris que ma tête et mon cœur comptait autant que mes muscles et mes intestins. J’ai compris qu’une expérience amère et un aliment acide devaient autant l’un que l’autre sortir de mon métabolisme. Je devais aussi cesser de séparé corps et âme, et cesser de dénigrer l’âme au détriment du corps.

En termes simple : la première étape vers une guérison physique, c’est la paix avec son âme et soi-même. Ce cliché de phrase qui m’afflige est pourtant d’une nécessité absolue pour travailler une bonne cohabitation avec mon candida albicans.

Changer les matières premières, et leurs sources d’approvisionnement, et modifier mes recettes, ce n’est pas une guerre contre candida albicans, ou une punition envers moi-même. C’est juste me dire : « tu peux peut-être aussi exister de cette façon là ? A priori elle te convient bien en ce moment, et ce n’est pas si mauvais de faire différemment des autres ? ».

Louise Adel.