Pourquoi ce site ?

« Ce site a pour but de partager l’expérience d’une personne qui a réussi à neutraliser la candidose avec vous qui peut-être venez d’apprendre que vous en aviez une, ou que quelqu’un de votre entourage est concernée par le sujet. Si vous avez des intolérances alimentaires, les recettes pourront peut être nourrir votre culture culinaire, voire donner des idées à votre entourage qui souhaite cuisiner pour vous. »

J’ai mis quatre ans à trouver ce que j’avais, c’est long. Alors pourquoi ne pas essayer d’offrir à d’autres l’économie de ce temps ? J’ai mis aussi du temps à accepter que mon nouveau mode alimentaire, nécessaire pour guérir, n’était pas une punition, et m’amenait même vers des choix culinaires plus fins, plus variés.

C’est enfin une façon de tourner la page de la candidose, puisque je suis en rémission.

Puis enfin je me souviens qu’avant d’avoir une candidose et des intolérances alimentaires, je cuisinais déjà beaucoup, et j’aime toujours autant cuisiner sinon plus, car j’ai dû développer ma créativité et mon goût pour des matières premières de qualité et des saveurs vraies. A l’approche de la rémission, une amie m’a demandé pourquoi je ne mettrai pas mes recettes dans un livre. J’ai pensé alors que je n’avais aucune légitimité, mais je lui ai quand même posé la question : « Qui donc voudrait manger  la même nourriture que moi? ».

Elle me répondit : « Moi, par exemple. Le plat que tu m’as préparé hier soir était délicieux, et je viens de goûter celui que tu es en train de manger, il est très bon aussi. Tu ne dois pas être la seule personne touchée d’une candidose ou avec des intolérances alimentaires, en revanche tu as réussi à imaginer plein de recettes adaptées à un mode de vie de femme active et mondaine. »

Puis j’ai réfléchi, et je me suis souvenue des vacances d’été où nous étions sept à la maison, je cuisinais systématiquement des plats pour six personnes et le mien. Mais une fois sur deux, alors que tout le monde était servi et que j’apportais enfin mon assiette à table, mon mari, nos enfants, et nos amis regardaient avec envie mes Phad Thai aménagés, ou me réclamaient de refaire ma marinade « spéciale » pour leurs viandes à eux. Je me mettais en colère car ils voulaient goûter mes plats spécifiques, alors que je n’avais que ça à me mettre sous la dent, et que je venais de leur préparer LEUR repas à eux.

Accepter l’idée qu’une alimentation sans candidose est une façon nouvelle de se nourrir, et non une punition, c’est accepter précisément que je ne suis pas une pestiférée sous prétexte que je mange différemment des autres. C’est aussi assimiler que je suis encore capable de me dénigrer et de m’oublier.

Puis j’ai pensé que d’autres personnes touchées de candidose peut-être auraient autant ou plus de difficultés que moi à comprendre que la rémission ne se tient pas juste à une alimentation différente : elle commence par l’acceptation de soi-même. Faire la paix avec ses guerres anciennes, qu’on a fait son chemin et que tout va bien.

Du coup, je profite aussi de ce chapitre pour remercier l’amie grâce à qui cette idée de site et de livre est venue, et ce sans quoi je n’aurai pas intégrer que je pouvais guérir en paix et cesser de me battre.

Louise Adel.